Abel, 9 ans, ne parle plus depuis que son père a quitté la maison.
Un beau jour il retrouve la parole, et se prend pour le chef de famille.
Devant ce miracle, nul ne proteste. Jusqu’au jour où un homme sonne à la porte : son père. www.vlogmap.org

Avec : Christopher Ruiz-Esparza, Gerardo Ruiz-Esparza
Fiche complète
Abel
Réalisateur : Diego Luna
Sortie en salle : 12-01-2011
Avec :
Christopher Ruiz-Esparza, Gerardo Ruiz-Esparza
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Bande annonce
- 83
- Mexique
- 2011
- Scope
- Dolby Digital
- Visa n°128.486
Synopsis
Abel, 9 ans, ne parle plus depuis que son père a quitté la maison.
Un beau jour il retrouve la parole, et se prend pour le chef de famille.
Devant ce miracle, nul ne proteste. Jusqu’au jour où un homme sonne à la porte : son père. www.vlogmap.org
Critiques presse
Un petit miracle de sensibilité : Le Figaroscope
Luna, auteur en devenir ? "Abel" vaut déjà mieux qu'une promesse : Critikat
Au Festival de Sundance, [le] film a fait rire, à Cannes pleurer. C'est dire toute la richesse d'"Abel", oeuvre forte et sensible. : La Croix
Raconté avec une grande intelligence, une rare délicatesse et beaucoup d'humour, cet "Abel" s'avère très touchant. : Le Parisien
Le premier long-métrage de Diego Luna est un portrait d'enfant autant qu'un portrait collectif finement ficelé. : Positif
Poétique et dur à la fois, ce premier film révèle un cinéaste à suivre. : Premiere
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Fiche artistique
Paul Gerardo Ruiz-Esparza
Anselmo José Maria Yazpik
Cécilia Karina Gidi
Selene Géraldine Alejandra
Fili Carlos Aragon
Fiche techniqueRéalisateur Diego Luna
Scénario et dialogues Diego Luna
Producteur Pablo Cruz
Producteurs exécutifs John Malkovich
Image Patrick Murguia
Montage Miguel Schverdfinger
Décors Brigitte Broch
Costumes Anna Terrazas
Casting Natalia Beristain
Direction Artistique Juan Pablo Garcia
Supervision musicale Lynn Fainchtein
Une production Canana
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Diego Luna
L’histoire d’ « Abel » est inhabituelle, comment l’idée a-t-elle germée?Mon père est décorateur. Il y a six ans, nous sommes allés voir la mise en scène d’Hamlet de Trevor Nunn à Londres. Elle incluait une scène entre Hamlet et sa mère qui m’est apparue comme particulièrement sexuelle. Après la pièce j’ai dit à mon père : « Et si on s’était toujours trompé sur la pièce, et qu’en fait Hamlet tue son père parce qu’il aime sa mère et qu’il accuse ensuite son oncle ? ».
Un de mes amis a écrit un livre où un personnage d’enfant se prend pour un adulte ; ça m’a rappelé ce qu’une psychologue, que j’avais commencée à voir à douze ans pour cause d’insomnies, m’avait dit : le jour je me comportais comme un jeune homme de vingt ans, la nuit je redevenais un enfant de cinq ans; nous avions donc besoin de retrouver l’enfant de douze ans qui se cachait quelque part en moi.
C’est, dans une certaine mesure, ce qui arrive à Abel dans le film. J’ai également attendu longtemps pour m’attaquer à Œdipe, et je crois que c’était le bon moment pour s’y atteler. C’est comme ça qu’Abel est né. J’ai décidé de raconter l’histoire d’un petit garçon qui est amoureux de sa mère et qui prétend jouer le rôle du père.Quelle est la raison des sentiments d’Abel vis à vis de sa mère ?La figure maternelle est extrêmement importante dans la culture mexicaine. C’est en partie dû au fait que depuis plusieurs dizaines d’années les pères laissent leurs familles derrière eux pour trouver du travail aux Etats-Unis. J’utilise cette histoire pour évoquer quelque chose de plus vaste, qui a des effets sur la société entière. Il y a des villes au Mexique où vous ne voyez aucun homme entre vingt et cinquante ans parce qu’ils sont tous partis chercher du travail. Vous n’avez pas non plus nécessairement besoin de disparaître « physiquement » pour abandonner votre famille. Il y a un type d’abandon émotionnel qui n’arrive pas qu’au Mexique. Les pères laissent toute l’éducation des enfants à la mère et les enfants le ressentent. Si vous n’êtes pas là au moment où votre enfant prononce son premier mot ou fait ses premiers pas, j’appelle ça une forme d’abandon. Quand j’ai eu un enfant, ma vie s’est arrêtée de ne tourner qu’autour de moi, et ça s’est passé en un clin d’œil.
Abel se rend compte que sa mère a besoin d’un mari et il est prêt à sacrifier son enfance afin d’être là pour elle. Il s’arroge également le rôle du père pour s’occuper de son frère et de sa sœur. Pour être de bons parents il est indispensable de savoir écouter ses enfants. Il y a plusieurs scènes où Abel ne parle pas, mais écoute intensément son frère et sa sœur. D’une certaine façon, c’est la première fois qu’ils sont véritablement entendus.
Abel est un enfant, mais il s’approprie une autre identité, qui le fait moins souffrir et qu’il peut contrôler. Il n’a plus de père absent, de famille en crise, et il n’est plus malade – c’est soudainement beaucoup plus facile à vivre. Au fond, on a tous tendance à faire la même chose, à des degrés plus ou moins forts. On essaie tous d’échapper à ce qu’on est, de différentes manières, parce qu’il est difficile d’accepter qui nous sommes vraiment. Il faut se préparer à accepter la souffrance, la tragédie et la perte – des choses sans lesquelles il serait plus facile de vivre.Le thème central de l’histoire est le traumatisme du parent absent. Vous avez perdu votre mère dans un accident de voiture à l’âge de deux ans. Comment vous situez-vous, personnellement, par rapport à cette histoire ?De toute évidence, c’est très personnel. On a beau penser qu’on raconte une histoire qui n’a rien à voir avec la sienne, un premier film est forcément autobiographique. Ma mère est morte quand j’avais deux ans, je n’ai pas de souvenirs d’elle, donc ce n’est pas comme si je l’avais connue puis perdue – j’ai vécu sans mère dès le début. Mon père a toujours été là pour moi, et il m’a traité en adulte dès ma plus tendre enfance. J’ai commencé à travailler à l’âge de six ans, donc j’ai dû devenir adulte vraiment très jeune. Je l’étais sur certains plans, mais sur d’autres, encore aujourd’hui, je suis un enfant. Tous les aspects de notre personnalité ne se développent pas au même rythme.Ce film est incontestablement lié à votre histoire. Pourquoi avez-vous ressenti le besoin de collaborer avec un coscénariste ?
J’ai commencé par écrire un traitement de deux pages. Puis j’ai compris que je voulais travailler avec un coscénariste car j’avais besoin d’être structuré pendant la phase d’écriture. Je ne voulais pas en rester là, comme les autres idées qui me trottent dans la tête quelques semaines mais que je finis par laisser tomber - cette fois-ci je voulais aller jusqu’au bout, que ça soit du sérieux. L’humour d’Augusto Mendoza est très particulier et j’ai pensé que ça serait parfait pour le film. Et puis on s’est rendu compte qu’on travaillait bien ensemble. A ce propos, le générique serait vraiment trop long si je listais tous les gens qui m’ont aidé à écrire le scénario.Pourquoi avoir situé l’action à Aguascalientes ?Mon père a été marié à une femme d'Aguascalientes pendant cinq ans. J'y ai grandi de quatre à dix ans. Quand j'ai rencontré Augusto, j'ai découvert qu'il y avait aussi vécu quatre ans. Nous avons choisi ce lieu parce que nous le connaissions enfant, et nous avons pensé que cela nous aiderait à penser comme des enfants. Le scénario terminé, nous avons immédiatement été à Aguascalientes pour voir s'il était possible de tourner là-bas. Nous avons rencontré beaucoup de soutien sur place et avons été aidés par le gouvernement et l'institut culturel local. Tourner à Aguascalientes a été une des meilleures choses qui nous soit arrivées. Cette région fait partie intégrante du film, c'est presque un personnage.Comment avez-vous choisi vos acteurs ?Je voulais un acteur non-professionnel pour Abel, en partie parce que je pense que tous les enfants sont des acteurs, qu'ils soient montés sur scène ou non.
On a diffusé une pub à la télé, à Aguascalientes, et nous nous sommes retrouvés avec 400 gamins - presque tous les enfants du coin, correspondants à l'âge indiqué, se sont présentés. On en a sélectionnés trois, qui ont participé à l'atelier de théâtre que je chapeautais. Une des raisons pour lesquelles nous avons choisi Christopher est qu'il est très intelligent ; il comprenait qu'il jouait un personnage - Abel - qui jouait lui aussi un personnage. Notre plateau a été construit de manière à permettre aux enfants d'être à l'aise. Nous avons essayé d'en faire une cour de récré idéale. L'équipe était prévenue qu'il ne fallait pas expliquer aux enfants de quoi l'histoire retournait. Les techniciens ne pouvaient pas jurer sur le plateau. J'avais établi une règle, où chaque gros mot valait cinq pesos. J'ai beaucoup payé moi aussi ! C'est difficile de ne pas jurer quand on est sous pression.Quel genre de look vouliez-vous donner au film ?Je voulais qu'il se rapproche de celui d'un rêve. Pour ce qui est du format, nous avons choisi le scope. Je voulais que le film soit le reflet de la manière dont Abel affecte les gens autour de lui et, comme c'est le cas avec le théâtre, je voulais que le spectateur puisse choisir ce qu'il veut regarder à l'intérieur de chaque plan.Quels sont les metteurs en scène qui vous ont inspirés et guidés dans votre approche de la réalisation ?Alfonso Cuarón, bien sûr. Je crois que j'ai décidé de mettre en scène grâce à lui. "Y tu mamá también" est arrivé à un moment où je commençais à me sentir à l'aise, à m'installer, et c'est un cap dangereux. Ce film m'a réellement poussé dans mes retranchements et m'a fait me demander jusqu'où j'étais prêt à aller en tant qu'acteur. J'ai notamment commencé à voyager à travers le monde pour mon travail. Je n'aurais pas pu évoluer ainsi si j'étais resté au Mexique. "Y tu mamá también" est aussi un film singulier à propos d'enfants qui apprennent à devenir des hommes, des adultes, et à comprendre les femmes. J'admire également Paul Thomas Anderson et les frères Coen, surtout "Barton Fink". "La Famille Tenenbaum", avec cette famille qui vit dans sa bulle, est aussi une sorte de référence pour le film. Nous voulions situer notre histoire dans un cadre similaire, décalé et un peu chimérique.Vous avez été sur des plateaux quasiment toute votre vie, donc vous avez pu observer différentes manières de réaliser. Qu'est-ce qui vous a surpris quand vous vous y êtes directement confronté? Qu'avez-vous découvert ?Ça été une aventure incroyable ! Et j'ai découvert que j'avais plus de plaisir à réaliser qu'à jouer. C'est une lourde responsabilité. En tant qu'acteur, je me suis toujours préoccupé de tout ce qui se passait sur un plateau, avec, au fond, le désir d'en contrôler l'activité. Je m'en souciais un peu trop. Sur "Y tu mamá también" j'intervenais constamment auprès d'Emmanuel Lubezki, le chef opérateur, pour évoquer les problèmes que nous pourrions avoir sur les prochaines prises. Il me disait : "Arrête de vouloir m'aider. On ne veut pas que les acteurs s'en mêlent." Le cinéma naît du pouvoir de médiation du réalisateur. L'acteur n'est simplement qu'un outil qui l'aide à raconter son histoire. Je veux continuer à être imbriqué dans les histoires conçues par d'autres réalisateurs, mais je veux désormais continuer à raconter mes propres histoires.
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Critiques
- Un petit miracle de sensibilité
Le Figaroscope - Luna, auteur en devenir ? "Abel" vaut déjà mieux qu'une promesse
Critikat - Au Festival de Sundance, [le] film a fait rire, à Cannes pleurer. C'est dire toute la richesse d'"Abel", oeuvre forte et sensible.
La Croix - Raconté avec une grande intelligence, une rare délicatesse et beaucoup d'humour, cet "Abel" s'avère très touchant.
Le Parisien - Le premier long-métrage de Diego Luna est un portrait d'enfant autant qu'un portrait collectif finement ficelé.
Positif - Poétique et dur à la fois, ce premier film révèle un cinéaste à suivre.
Premiere
- Un petit miracle de sensibilité
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Récompenses
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Festival de Cannes 2010
Sélection Officielle -
Festival du Cinéma Américain de Deauville 2010
En Compétition
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Festival de Cannes 2010
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Disponible en VOD
Abel / VOD
Sortie : prochainement
- Disponible en téléchargement sur Orange
- Disponible en téléchargement sur Canal Play
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