Ce n'est pas une histoire vraie.
Mais c'est une histoire qui arrive tous les jours.
Maria veut quitter son pays, la Colombie.
Elle ne trouve qu'un seul moyen : accepter d'être "une mule"
pour le compte d'un trafiquant.
Avec : Catalina Sandino Moreno, Yenny Paola Vega
Fiche complèteMaria pleine de grâce
Réalisateur : Joshua Marston
Sortie en salle : 08-12-2004
Avec :
Catalina Sandino Moreno, Yenny Paola Vega
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Bande annonce
- 101 min
- Etats-Unis
- 2003
- 1.85
- Dolby SRD
- Visa n°111.762
Synopsis
Ce n'est pas une histoire vraie.
Mais c'est une histoire qui arrive tous les jours.
Maria veut quitter son pays, la Colombie.
Elle ne trouve qu'un seul moyen : accepter d'être "une mule"
pour le compte d'un trafiquant.
Crédits du film : (c) 2013 Home Box Office, Inc. All rights reserved. HBO and related channels and service marks are the property of Home Box Office, Inc.
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Fiche artistique
Maria Catalina Sandino Moreno
Blanca, copine de Maria Yenny Paola Vega
Juan, son petit copain Wilson Guerrero
Diana, sœur de Maria Johanna Andrea Mora
Franklin, garçon à la moto Jhon Alex Toro
Javier, le boss Jaime Osorio Gomez
Lucy Guilied Lopez
Carla Patricia Rae
Inspecteurs des douanes Ed Trucco
Wilson Juan Porras Hincapie
Carlos Oscar Bejarano
Pablo Fernando Velasquez
Don Fernando Orlando Tobón
Médecin Lourdes Martin
Enrique Osvaldo Plasencia
Fiche techniqueEcrit et réalisé par Joshua Marston
Producteur Paul Mezey
Coproducteur Jaime Osorio Gomez
Producteur associé Orlando Tobón
Producteur associé Rodrigo Guerrero
Producteur exécutif Becky Glupzynski
En association avec Tucan Producciones
Directeur de la photographie Jim Denault
Décors Monica Marulanda
Montage Anne McGabe
Musique Jacobo Lieberman
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Notes de
production Maria pleine
de grâceMaria pleine de grâce, le 1er film de Joshua Marston est un film dans la tradition réaliste, une oeuvre de fiction qui rend parfaitement les détails de la vie d'une personne. En suivant les pas de Maria Alvarez d'une plantation de fleurs de Colombie aux rues de New York, Maria pleine de grâce est une histoire sur la prise de risque, la détermination et l'instinct de survie. Le film nous fait vivre de l'intérieur une expérience dont nous savons peu de choses, tout en restant centré sur Maria, une jeune femme complexe dans une situation complexe. Comme Maria, nous ignorons où tout ça va mener; mais grâce à Maria, nous voulons le savoir. Pour ses débuts à l'écran, Catalina Sandino Moreno offre une performance pleine de vie qui saisit Maria dans toute sa force, ses défauts et ses contradictions.
En réalisant son premier film, le réalisateur exprime son intérêt pour les autres cultures et l'expérience des immigrés aux Etats-Unis. Le Brooklyn que Marston filme est le quartier de nombreux immigrés colombiens. Il a suivi la politique intérieure du pays, notamment la longue guerre civile. “En tant que réalisateur, j'aime aller à la recherche de gens, d'histoires et de lieux captivants, et les écouter. Cette approche m'a conduit à la réalisation, elle est à la base de mon désir de raconter des histoires.”Une histoire vécueUn jour, Marston a parlé à une femme qui avait avalé des capsules d'héroïne pour les transporter aux Etats-Unis, mais qui s'était fait arrêter et emprisonner. Marston explique : “Je n'avais jamais entendu une telle histoire, encore moins du point de vue de quelqu'un qui l'avait vécue. C'est ce qui a en premier inspiré le film : voir ce que c'est d'être une mule et essayer de l'imaginer du point de vue de cette personne. Pour enfin comprendre ce qui pouvait motiver quelqu'un à faire ça.”
Pendant l'écriture du scénario, Marston a continué ses recherches pour apporter substance et authenticité à l'histoire de Maria. Il a rencontré des mules emprisonnées et rencontré les inspecteurs des douanes de l'aéroport Kennedy, il a assisté aux interrogatoires de passagers arrivant de Colombie. Il a appris que la drogue était enveloppée dans des capsules, et que selon la taille des personnes, une mule pouvait transporter dans son organisme jusqu'à un kilo de cocaïne ou d'héroïne. Il a interviewé un chirurgien qui a décrit en détail son expérience : il a été appelé à maintes reprises pour sauver des avaleurs de drogue en retirant les capsules, par opération chirurgicale.
Cependant, la recherche sur la drogue n'était rien en comparaison de la recherche sur les personnages. L'histoire ne tournait pas autour d'une mule, mais d'une jeune femme – Maria. Marston se rappelle, “Je me suis mis à beaucoup penser à Maria, à la décision qu'elle prend. Plus d'un milliard de personnes sur terre vivent avec un dollar par jour, ou moins; elles ne deviennent pas toutes des mules. Une question se pose : qu'est-ce qui pousse une personne très pauvre à devenir une mule ? Eh bien, il y a autant de réponses que de personnes qui le font.”L’histoire d’Orlando TobónLes recherches de Marston l'ont conduit à Orlando Tobón, un homme respecté de la communauté colombienne qui travaille au nom des mules et de leur famille depuis les années 80. Tobón a organisé le rapatriement de corps de plus de 400 personnes, qui auraient autrement été enterrées dans le cimetière des pauvres de New York. Des familles, des médecins, et même la police se tournent vers Tobón quand une mule meurt. Il a vu des mules âgées de 17 à 82 ans. Il travaille aussi dans une agence de voyage dans le Queens, où Marston est venu de nombreuses fois lui rendre visite. Il lui a alors raconté ce qu'il a vécu et observé. Tobón a très tôt soutenu le film, pour finalement en devenir le producteur associé. “J’étais heureux que les gens puissent enfin voir une description authentique de la situation d'une mule – et ressentir l'histoire du côté humain”.
Marston a pu voir combien l'altruisme et les plaidoyers de Tobón ont des applications pratiques et quotidiennes dans la communauté colombienne de New York. Son agence de voyage sur Roosevelt Avenue voit un flot constant de gens; si quelqu'un a besoin d'aide – que ce soit pour un travail, un logement, de l'aide pour ses papiers d'immigration – il se tourne vers Tobón. Marston s'est mis à voir en Tobón un élément vital de l'histoire qu'il voulait raconter, et le personnage de “Don Fernando” s'inspire directement de lui.
Les recherches les plus difficiles portaient sur les détails de la vie d'une jeune femme en Colombie. Marston a rencontré des Colombiens qui avaient vécu dans des petites villes, qui l'ont renseigné sur les structures familiales et les activités sociales, et le travail difficile dans les plantations de fleurs. Le réalisateur a aussi puisé dans ses propres souvenirs; en particulier, quand il a voyagé en Equateur, et visité les plantations de fleur, très semblables à celles de la Colombie voisine.Le portrait d’une fille de 17 ansEn s'appuyant sur ses recherches, Marston a écrit un scénario moins centré sur la drogue que sur le côté humain. Maria a commencé à apparaître comme une jeune fille de 17 ans, brillante, très volontaire qui plonge dans l'âge adulte et dans un monde inconnu. Marston : “Je pense qu'il y a des traits caractéristiques de la vie d'une jeune fille de 17 ans qui traversent les cultures et les aspects économiques. C'est ce qui fait que ce film m'est très personnel, parce qu'il parle d'une fille qui cherche à savoir qui elle est, à connaître sa place dans le monde. Maria n'est pas en accord avec elle-même; elle brûle de vivre autre chose, sans pouvoir définir quoi, ou l'exprimer. A partir de là, le scénario s'est de moins en moins centré sur une mule, et de plus en plus sur une jeune femme essayant de s'échapper et de se rebeller contre un monde qui semble l'étouffer, pour vivre autre chose.”Mise en route de la productionMarston a envoyé le scénario au producteur Paul Mezey, dont le travail sur les drames réalistes La Ciudad et Our Song avait l'approche que Marston envisageait pour Maria. Ces deux films exploraient la vie ordinaire de communautés d'immigrés et d'ouvriers, et avaient été filmés dans ces mêmes communautés, avec principalement des acteurs non-professionnels.
Mezey a lu le scénario d'une traite. “L'histoire vous saisit dès la rencontre avec Maria”. Vous êtes dans le même état d'esprit qu’elle. Vous êtes tout simplement aspiré à l’intéireur de son histoire. En même temps, le scénario est très subtil. Il traite avec grâce du drame inhérent, mais il ne laisse jamais les détails de l'action prendre le pas sur l'histoire centrale de cette jeune fille.”
Mezey savait qu'il serait difficile de faire un film en espagnol, tourné dans un pays à la politique explosive, avec un casting qui comprenait des non-professionnels. Mais, à l'instar de Marston, le producteur a un lien très fort avec la Colombie : son père y a grandi. Il était justement sur le point de faire son premier voyage en Colombie, pour l'accompagner à une conférence. “J'étais sur le terrain, à lire le scénario et à sillonner le pays avec mon père” se souvient Mezey. “L'histoire prenait vie dans ce paysage, c'était visuellement incroyable. A ce moment-là, je suis passé de l'hypothétique au réel.”Premiers repérages en ColombieMezey est vite retourné en Colombie avec Marston, pour la 1re visite du scénariste-réalisateur. Le but était d'étoffer les détails de l'histoire et de repérer les lieux de tournage potentiels. Marston a pu alors se rendre compte de lui-même ce que c'était de vivre en Colombie. Il y a passé plusieurs semaines. Il a habité dans de petites villes et visité de nombreuses plantations, où il a pu rencontrer à la fois la direction et le personnel. Dans un centre pour adolescentes enceintes, des jeunes femmes lui ont parlé de leur situation et de leur grossesse. Il s'est rendu en prison pour discuter avec des mules, et il a rencontré un homme dont le travail, pendant des années, a été de préparer la drogue pour les avaleurs. L'homme a montré comment les doigts chirurgicaux étaient coupés, la drogue pesée puis, à l'aide d'une machine, pressée en petits tas avant d'être enfermée dans jusqu'à parfois 6 couches de latex, liées avec du fil dentaire.
Quand il s'est investi dans le projet, Mezey a été dirigé vers Jaime Osorio Gómez, une personne influente du cinéma colombien. Gómez a monté des productions cinématographiques et télévisuelles dans toute l'Amérique du Sud et il a récemment produit le film de Barbet Schroeder La Vierge des tueurs. Gómez a été frappé par l'authenticité du scénario de Marston. “On aurait dit qu'il avait été écrit par un Colombien. Il a saisi les détails de la vie de Maria – son travail, sa maison, sa famille, les problèmes financiers qu'ils doivent gérer chaque jour." En explorant les motivations de Maria pour faire passer de la drogue, l'histoire a montré un sujet familier sous un jour humain. “Chaque jour, aux infos, on parle de mules qui se font prendre dans des avions en Colombie ou aux Etats-Unis, ou qui meurent en tentant de transporter de la drogue aux Etats-Unis, en Europe ou en Asie. On entend parler d'un ami, d'un voisin, ou d'un étranger qui s'est fait prendre. A la télé colombienne, on voit des publicités, sponsorisées par le gouvernement contre le trafic de drogue. Les arbres cachent souvent une forêt.”A la recherche de l’actrice principaleGómez a rejoint l'équipe en tant que coproducteur et a vite été investi de la tâche de distribuer les rôles du film. Il a monté deux équipes de casting en Colombie. L'une a trouvé les acteurs professionnels; les autres, un collectif de jeunes cinéastes appelé “El Barco,” se consacraient à chercher des talents non-professionnels. Cette équipe de 4 personnes a distribué des prospectus devant des plantations de roses, traversé en voiture de petites villes, un mégaphone sur le toit, et parlé sur l’antenne de radios locales pour promouvoir des appels de casting. En même temps, les directrices de casting à New York, Ellyn Marshall et Maria Nelson, en ont organisé dans le Queens, le New Jersey, à Long Island, à Miami – partout où il y a une forte communauté colombienne. En Equateur, une autre équipe a encore auditionné des membres de la communauté colombienne dans la capitale du pays, Quito.
Qu'elle soit professionnelle ou non, l'actrice qui devait jouer le rôle de Maria devait non seulement être capable de porter le film; mais aussi de comprendre et d’incarner les contradictions qui rendent Maria si crédible. “Maria a des traits de caractère contradictoires,” nous dit Mezey. “Elle est souvent impulsive, et ne prend pas toujours la bonne décision. Elle a un caractère complexe, c'est un défi pour n'importe quel acteur, expérimenté or non.”
Plusieurs mois ont passé, et plus de 800 jeunes femmes ont auditionné pour le rôle, sans succès. On venait de retarder le début de la production quand un Marston découragé a reçu une cassette vidéo de Colombie. “Je regardais vaguement la télévision quand j'ai appuyé sur la touche "marche" du magnétoscope”. “Catalina était la première personne sur la cassette et en 30 secondes, j'ai su. Elle était captivante. Et elle était Maria : elle était pareille au personnage que j'ai écrit, elle se conduisait comme elle, elle faisait tout avec une fraîcheur incroyable. A chaque fois qu'elle improvisait, c'était intéressant; et à chaque fois, différent.”Catalina Sandino MorénoC'est par une amie que Catalina Sandino Moreno, étudiante à l'université, avait entendu parler de l'audition. Elle avait pris des cours de théâtre et avait auditionné pour des publicités, sans jamais avoir été engagée. Elle se rappelle avoir hésité à aller à sa première audition pour le cinéma. “Je me suis dit, ‘S'ils ne m'ont pas choisie pour le reste, pourquoi me choisiraient-ils pour un film ?’ Et mon amie m'a dit, ‘Essaie au moins.’ Puis ma mère m'a dit, ‘Oui, tu dois y aller, tu dois y aller.’”
Entre-temps, l'équipe de casting El Barco s'est rendue dans un lycée dans le sud de Bogotá. L'école venait de finir et les enfants partaient, mais ils ont réussi à convaincre 35 élèves de rester un peu plus longtemps. Un à un, les élèves sont passés devant la caméra, se sont présentés et ont un peu parlé d'eux. L'équipe El Barco a immédiatement identifié Yenny Paola Vega comme Blanca. “C'est une fille qui n'a jamais joué, qui n'a jamais songé à se présenter pour une pièce scolaire, et n'aurait jamais pris le bus jusqu'à Bogotá pour une audition,” nous dit Marston. Vega est arrivée et a fait quelques improvisations qui ont impressionné le réalisateur. “Yenny a cette capacité naturelle à improviser, à se mettre dans de nombreuses situations et à adopter le personnage,” nous dit Marston.De la Colombie à l’EquateurA l'automne 2001, l'instabilité politique et la violence en Colombie atteignèrent un paroxysme. L'équipe du film craignait de plus en plus de ne pouvoir tourner là-bas. Ils se mirent à envisager des pays de repli, dont l'Equateur, qui est frontalier avec la Colombie et possède une topographie semblable. Cette proximité permettait de faire venir l'équipe colombienne. Un autre avantage, c'était les nombreuses plantations de fleurs, certaines tenues par des Colombiens expatriés.
En transférant la production locale de Colombie en Equateur, l'équipe a rencontré d'énormes obstacles. Son principal souci était de garder au film l'intégrité visuelle du décor colombien, un problème qui concernait non seulement les lieux de tournage mais aussi les acteurs et les figurants. Pour s'assurer que les extérieurs et les intérieurs soient fidèles, Gómez a engagé une équipe colombienne, dont la chef décoratrice Monica Marulanda, responsable des décors sur La Vierge des tueurs. Gómez s'est aussi adressé à des techniciens colombiens expérimentés qu'il connaissait dans le cinéma et la télévision équatorienne. La production a été rejointe par Altercine, une société de services de production de Quito, avec à sa tête le producteur Gigia Jaramillo et le documentariste Pocho Alvarez.
Les lieux de tournage ont été repérés et Amaguaña, une petite ville au sud de Quito, a été choisie pour être l'univers colombien de Maria. L'équipe s'est mise à peindre des résidences et des bâtiments publics dans les couleurs vives qui dominent le paysage colombien, mais qui sont inexistantes à Amaguaña. La production a aussi fait venir des meubles colombiens, les plaques de rues ont été refaites dans le style colombien, en respectant les caractères.
A l'arrivée des acteurs à Amaguaña, la ville était transformée. Selon Catalina, “L'église, l'hôpital, la pharmacie et le bar – ces quatre lieux était la réplique exacte de ceux du village colombien. Les couleurs étaient identiques. La maison de Maria était une maison colombienne. Je me suis senti dans mon pays.”Les répétitionsMarston a répété pendant 3 semaines avec les acteurs qui allaient jouer dans la partie colombienne de l'histoire, en utilisant une méthode particulière. Une fois engagés, les acteurs ont reçu la première moitié du scénario, en espagnol (qui s'achève quand Maria embarque dans l'avion), qu'ils devaient rendre le lendemain. Quand les acteurs sont arrivés en Equateur plusieurs semaines plus tard, ils ont fait des improvisations en se concentrant sur leur personnage et son histoire. A la fin, ils ont improvisé certaines scènes spécifiques d'après ce qu'ils se rappelaient du scénario. Après plusieurs essais, Marston et les acteurs relisaient la scène telle qu'elle avait été écrite et la récrivait selon les improvisations. Résultat, nous dit Marston, “Chaque acteur a fait parler son personnage comme il le ressentait. Les acteurs se sont appropriés l'histoire et les scènes, leurs personnages et surtout leur texte.”
Les répétitions ont aussi aidé les acteurs à se rapprocher et à mieux se connaître, ce qui était indispensable pour obtenir des relations vivantes à l'écran. C'était surtout important pour Catalina et Vega, qui passe la majeure partie du film ensemble, dans la peau de Maria et Blanca. Catalina se rappelle que “tout de suite, ça a bien accroché entre Yenny et moi. On s'est mises à parler de notre vie privée, en dehors des répétitions. On a parlé de nos personnages, de ce qu'on recherchait pour telle ou telle scène. J'aime beaucoup la façon dont Maria et Blanca sont inséparables dans ce voyage. A la fin, elles ont vécu beaucoup de choses et réalisent qu'elles peuvent se débrouiller seules. C'est une histoire d'amitié et d'indépendance.”Filmer au plus près de MariaLa spontanéité et le naturel sont les mots d'ordre du tournage. Marston et Jim Denault, le directeur de la photographie, ont décidé qu'une caméra à la main était le plus sûr moyen d'obtenir l'intimité et le cadrage que l'histoire de Maria demandait. pour Marston, “ Maria est autant la force motrice du film que la force motrice de ce que l'on voit. Si elle bouge, nous bougeons pour rester avec elle. Jim Denault a beaucoup aidé à trouver l'ambiance cinématographique qui convenait à Maria et à son histoire.”
En Catelina, il était évident que Marston avait trouvé une actrice à l'aise devant la caméra. Selon lui, “Non seulement Catalina a apporté aux répétitions toute la fraîcheur et la créativité que j'avais remarquées à l'audition; mais dès le début du tournage, elle a su comment se comporter face à la caméra.”
L'actrice remercie Marston de l'avoir aidée à affiner son personnage et à la mettre à l'aise. “Josh était d'un tel soutien, il m'a donné beaucoup de force, tout au long du film.” Evidemment, Catalina était inquiète de faire ses premiers pas au cinéma dans un film où elle était de toutes les scènes. “Mais en travaillant avec Josh et Paul, je savais que tout se passerait bien."
Quand le tournage a commencé, c'était important pour l'équipe de travailler en coopération rapprochée avec les communautés locales. En Equateur, tous les acteurs et la majeure partie de l'équipe étaient colombiens, le plateau était dirigé en espagnol. Dès le départ, de bonnes relations se sont installées et la production a essayé d'investir autant que possible l'argent de la production dans l'économie locale, que ce soit en engageant un restaurant du coin comme traiteur, ou en louant du matériel aux habitants d'Amaguaña. Quand il a fallu tourner la scène de la soirée sur la place de la ville, tout le monde a été convié. A New York, le même esprit régnait, et la présence du producteur associé Orlando Tobón a garanti un bon esprit à travers la communauté colombienne. La population de Jackson Heights a très bien accueilli le film dans son quartier. D'après Tobón, “C'était la première fois qu'une telle chose se produisait ici. Personne n'avait jamais fait de film sur l'expérience colombienne dans la communauté colombienne du Queens.”
Tobón a aussi joué pour la première fois dans le film, en tant que “Don Fernando,” qui devine tout de suite les problèmes de Maria et s'occupe d'organiser les funérailles de sa comparse Lucy. “Quand je travaillais sur le film, j'avais parfois l'impression d'être dans la réalité– parce que ce genre d'histoire m'est souvent arrivé,” remarque Tobón. “Quand j'ai vu Catalina jouer Maria, ça m'a rappelé d'autres personnes qui ont connu les mêmes problèmes. Ce film est très authentique.”Le thème de l’immigrationL'expérience de l'immigration colombienne est montrée à l'écran à travers l'histoire de la sœur de Lucy, Carla (jouée par Patricia Rae), qui ouvre sa porte à Maria. Comme Carla l'explique à Maria, la promesse d'une vie nouvelle aux Etats-Unis n'est pas simple et ne va pas sans sacrifices. C'est un thème qui revenait souvent dans les discussions de Marston avec des immigrés, quel que soit leur pays d'origine. “Où que vous soyez, il y a des gens qui viennent d'ailleurs, pour tenter de trouver autre chose, un nouvel horizon,” nous dit le réalisateur. “Ce qui m'importait le plus, avec ce film, c'était de raconter l'histoire des immigrés quand ils arrivent dans ce pays. De décrire le sentiment contradictoire de devoir quitter son univers et de choisir de vivre ailleurs, en étant toujours tiraillé entre les deux pays.”
A la fin, Maria décide de faire partie de la communauté des immigrés. Cette décision montre que Maria a mûri, qu’elle est prête à changer sa vie. Comme le dit le réalisateur:“Au cours du film, Maria commence par prendre des décisions très négatives pour finalement en prendre une positive. Au début du film, elle se définit par ce qu’ell rejette. A la fin du film, elle commence enfin à se definer par ce qu’elle veut.
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Critiques
- Un récit maîtrisé, bouleversant, profondément humain.
Le Figaroscope - Pleine de grâce, Maria nous bouleverse.
ELLE - Ce film offre tout ce qu'un certain cinéma américain indépendant recèle de force, d'émotion et de sincérité.
L'Humanité - Un superbe portrait de femme.
Rolling Stone - Une modestie mise au service d'une fièvre dénonciatrice et un vrai talent pour créer de purs moments de cinéma. Un film-vérité exemplaire.
Télérama - Une interprétation bouleversante.
Paris Match - L'actrice Catalina Moreno est parfaite.
Les Cahiers du Cinéma - Un film déchitrant et dérangeant, parcouru par une sourde révolte.
Désormais les mules ont un visage. Et quel visage: celui de Catalina Sandino Moreno, effectivement pleine de grâce. On n'est pas près de l'oublier.
TéléCiné Obs - Un mélodrame fort et authentique exposé avec une vraie maîtrise, et la complicité d'une lumineuse interprète. Un message humaniste porté par la bouleversante présence de Catalina Sandino Moreno.
Ouest France
- Un récit maîtrisé, bouleversant, profondément humain.
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Récompenses
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Festival de Sundance 2004
Prix du Public -
Festival de Deauville 2004
Grand Prix, Prix du Public & Prix de la Critique Internationale -
Festival de Berlin 2004
Prix d'interprétation féminine & Prix Alfred Bauer
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Festival de Sundance 2004
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